Le maréchal, ce podologue mal connu

Praticien de la maréchalerie depuis 16 ans, installé à son compte depuis janvier 2012, Florian Soldner exerce dans l’Est de la France. Expérimenté dans la prise en charge des ferrures classiques, de sport et orthopédiques, ce maréchal Haut-Rhinois est un insatiable et surprenant apprenant. 

Infiltration dans le monde du pied nu avec Florian !

La curiosité, cette jolie motivation

Déjà friand d’améliorations – ayant participé aux formations de perfectionnement organisées par Stefan Werhli et Julien Houser (WEPA) -, c’est pourtant loin de ses confrères habituels que Florian a décidé d’allouer son temps durant une journée consacrée à l’initiation au pied nu. Incroyable mais vrai, le maréchal serait-il un podologue qui s’ignore ?

“Je suis curieux et nous avons beaucoup de pieds nus en clientèle. Depuis toujours, j’ai des demandes pour des parages. La plupart de mes clients sont plutôt satisfaits de mes prestations. Cela m’a amené à me poser des questions”, nous partage Florian.

“Je me suis demandé pourquoi les pareurs ont-ils tant de succès ? Qu’ont-ils de plus que nous (les maréchaux) ? Que font-ils de plus que nous ?”

Une grande curiosité qui a amené Florian à participer à cette journée dédiée à l’approche du pied nu, selon les pareurs.

Maréchalerie et podologie, de proches cousines ?

“Suite à cette journée, j’ai pu en conclure que dans l’exécution du parage, il y a finalement peu de différences. La différence que j’ai perçue se situe surtout dans la communication et dans les explications. Pour pouvoir communiquer et expliquer, il faut savoir de quoi on parle, l’importance de comprendre que le pied nu est un tout. L’importance d’expliquer aux clients ce que l’on peut faire ou pas. Notre métier n’est pas de ferrer les chevaux, il est de prendre soin des chevaux en entretenant leurs pieds, et ce par n’importe quel moyen. S’il n’est pas nécessaire de le ferrer nous devons être capable de ne faire qu’un parage ; cela passe par l’information, le conseil et le parage en lui-même”, explique Florian.

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Une conclusion qui fait écho à notre rencontre avec Denis Leveillard, sur les difficultés que peuvent rencontrer certains professionnels à communiquer avec leur clientèle.

Maréchaux et pareurs, des fondamentaux en communs

Le milieu de vie (box, pré, paddock paradise…), l’état physique (bonne condition, surcharge, manque de protéines…), l’utilisation (sport de haut niveau, randonnée, compagnie, équitation respectueuse…), sont des informations primordiales pour déterminer la gestion possible des pieds pour chaque cheval.

Côté parage, le respect du pied est prioritaire, avec la recherche d’un pied fort, comparé à un pied simplement propre.

Le recours à des outils très performants, la capacité d’affûtage sont également des facteurs qui peuvent avoir d’importants impacts : “ De nos jours, il est très facile d’affûter, d’avoir des outils très coupants. Il devient par conséquent très aisé de trop parer en voulant faire propre…”, met en garde Florian. Sans omettre une distinction fondamentale, entre la mise en œuvre d’un parage pour rester pied nu,  comparativement à un parage (ou la préparation du pied) afin de poser un fer.

Maréchalerie et podologie, les antipodes

« Certains disent que les pareurs et les maréchaux-ferrants sont aux antipodes. Ce qui ne devrait pas être le cas. Notre but est le même, prendre soin des chevaux. Le souci se trouve, comme bien souvent, dans les extrêmes. Évidemment, ce qui amène de l’eau au moulin, que ce soit dans un sens ou dans l’autre, se trouve dans la qualité du travail et du professionnel. C’est ce que l’on appelle la réputation (qui peut être utilisée comme bon nous semble). C’est un fait qui s’applique à tous les professionnels, comme nous pouvons l’entendre dans chaque métiers : mauvais garagistes, mauvais chauffagistes, mauvais pareurs, mauvais maréchaux ferrants… Je ne pense pas que l’on puisse espérer avoir un cheval au naturel avec une utilisation qui ne l’est pas. Bien sûr il y a des exceptions, inhérentes au fait que nous travaillons avec du vivant et qu’il n’existe de ce fait pas de règles absolues.

Mais dans la grande majorité des cas, nous ne verrons pas de chevaux sauvages sauter un parcours d’obstacles à 1,40m, ni parcourir 160km à une vitesse moyenne de 20 km/h, faire des sliding stops ou encore trier du bétail… Il est de notre responsabilité d’adapter notre travail à l’utilisation des chevaux pour leur bien-être et leur confort.

« Tant qu’un cheval supporte de travailler pied nu, qu’il peut être maintenu confortablement ainsi, les maréchaux ne sont pas contre cette gestion. Mais, en tant que professionnel, il est également de notre devoir d’alerter le client lorsque nous constatons que quelque chose ne va pas : changements physiques, souffrance de la boîte cornée… Cela dépasse les idéologies humaines maréchalerie/podologie, car il en va du bien-être et du respect porté envers le cheval.”

Page Facebook Florian Soldner

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