Rencontre avec Denis Leveillard

Rencontre avec Denis Leveillard, créateur du TDL et 50 ans d’études du pied au compteur.

C’est avec gentillesse et un certain franc-parler, qu’il a accepté de répondre à nos questions 🙂

Maréchalerie : Quelles évolutions ?

Ekico : Monsieur Leveillard, vous étudiez depuis longtemps la maréchalerie et vous avez pu constater les évolutions de ce métier. Selon vous, qu’est ce qui a le plus changé et le moins changé ?

Denis : Pour moi il y a une chose qui n’a pas bougé c’est la façon dont on m’a appris à évaluer l’aplomb médio-latéral et l’importance de ce dernier. Je l’enseigne encore à mes collègues stagiaires aujourd’hui.

Concernant le parage je me suis beaucoup cherché durant ma carrière, j’ai appris tout au long de celle-ci, à améliorer le travail des pieds de mes chevaux et à comprendre l’impact de mes actes.

Ce qui a beaucoup évolué en bien, je trouve, c’est le rapport maréchal/vétérinaire. Je pense que le niveau de communication entre ces professions s’est amélioré.

Ekico : C’est intéressant comme point de vue car nous, on avait l’impression que la relation maréchal/vétérinaire pouvait être assez compliquée parfois.

Denis : Je ne dis pas que ça fonctionne à tous les coups… Car certains maréchaux peuvent être bornés. Mais certains vétérinaires aussi !

Ce n’est pas toujours évident car nous avons à faire à deux spécialistes chacun dans son domaine, sûrs de leur point de vue et parfois, effectivement, ça coince.

Pour moi ça reste plus un problème de communication, malgré des améliorations, et je trouve que c’est dommage.

La radio en maréchalerie

Ekico : Sur le terrain, on a pu comprendre que certains maréchaux apprécieraient d’avoir un accès plus simple à la radiographie pour améliorer leur travail. Vous en pensez quoi ?

Denis : Je trouve que cela doit rester dans les fonctions du vétérinaire. Cela n’empêche pas  de travailler en commun avec le vétérinaire pour que le maréchal puisse obtenir des radios exploitables quand c’est nécessaire.

Autant les maréchaux voient beaucoup plus de pieds que les vétérinaires, autant les vétérinaires ont vu bien plus de radios que les maréchaux. 

Ce sont deux métiers bien distincts sinon il faut faire comme Hans Castelijns, et être vétérinaire-maréchal, là d’accord !

Maréchalerie/ Podologie

Ekico : Denis, vous êtes maréchal depuis de nombreuses années. Aujourd’hui on assiste à l’émergence d’une spécialisation autour du pied nu et de la podologie équine. Selon vous pourquoi cette branche n’appartient plus aux maréchaux et pourquoi les gens se redirigent vers des podologues ?

Denis : Ce n’est pas une branche, car ça fait partie de notre métier, de parer des pieds au vu de les laisser sans fers.
Je n’aime pas que l’on parle de branche, car c’est une activité qui fait partie intégrante du métier et de la connaissance du maréchal-ferrant.

En revanche, si les propriétaires se dirigent vers d’autres personnes pour s’occuper de leurs chevaux pieds nus, c’est selon moi malheureusement la faute des maréchaux. Cela s’explique de différentes façons, il y a des cas où le maréchal ne sait pas communiquer et n’a pas su faire comprendre à son client que c’est aussi son métier de bien parer les chevaux pieds nus.

Il existe aussi des maréchaux, qui font mal leur travail. 

Les podologues savent très bien communiquer et faire leur auto-promotion ce que les maréchaux ne savent pas bien faire. 

Il naît également des mouvements anti-maréchaux, anti-fers etc et ça c’est très dommage.

Certains chevaux seraient sauvés grâce aux fers et certains autres seraient mieux sans fers. 
Si le fer à ses limites, le pied nu aussi à les siennes.

Il existe aujourd’hui des alternatives aux fers en aciers, chaque solution a son lot d’avantages et de désavantages.

En conclusion à mon sens si la podologie s’émancipe du métier de maréchal, c’est à cause de certains maréchaux qui parent mal et d’un manque de communication avec les propriétaires de chevaux.

Suivi et analyse des pieds

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