Le travail d’un maréchal-ferrant change-t-il au sein d’une clinique vétérinaire ?
Pour le découvrir, nous avons échangé avec Wim Bode, le maréchal-ferrant référent de la Clinique Equitom, en Belgique.
Travailler avec des vétérinaires et des chirurgiens, intervenir sur des cas très particuliers… Découvrez le retour d’expérience de ce maréchal-ferrant au service de l’une des plus grandes cliniques pour chevaux d’Europe.
Ekico : Wim, merci beaucoup d’avoir pris le temps de parler de votre travail quotidien. Pour commencer, pourriez-vous nous présenter brièvement votre parcours ?
Wim Bode : Je suis né parmi les chevaux. J’ai très vite su que je voulais lier ma vie à ces derniers ! Après des études à Anderlecht, j’ai commencé comme maréchal-ferrant en 1997. J’ai rencontré le Dr Tom Mariën (Fondateur de la Clinique Equitom) il y a 15 ans et j’ai eu l’opportunité de travailler pour lui. À l’époque, le travail concernait plutôt un cheval par mois à sa clinique. Maintenant, j’y presque tous les jours.
Je suis très reconnaissant envers le Dr Mariën !
Ekico : Vous êtes donc le maréchal-ferrant référent à la clinique équine Equitom, en Belgique. Quel y est votre rôle et vos responsabilités ?
Wim Bode : Dans chaque opération liée au pied, je suis impliqué, par exemple dans le kératome du cancer du sabot. Je travaille en étroite collaboration avec le service d’orthopédie et je suis responsable du ferrage orthopédique des patients. Ces dernières années, nous avons également développé de très bons protocoles pour les chevaux atteints de cancer du sabot (pododermatite proliférative chronique) et les patients fourbus.
J’interviens également par exemple sur les cas de maladie de la ligne blanche et bien d’autres pathologies. Toujours en association avec les vétérinaires/chirurgiens de la clinique.
Crédit photos : Clinique EquiTom
Ekico : Quels sont les points forts de votre profession et les défis auxquels vous faites face ?
Wim Bode : Chaque jour est un nouveau défi ! Nous intervenons sur les cas les plus fous / les plus difficiles. Les gens ont généralement tout essayé de leur côté avant de venir chez nous, mais sans réussir à obtenir le résultat souhaité.
Avec Equitom, aucun challenge n’est trop grand et aucun cas n’est trop difficile ! Je suis très heureux de mon travail là-bas et j’apprends encore tous les jours. Nous avons une équipe très solide de vétérinaires et de chirurgiens. L’un des plus grands défis auxquels j’ai été confronté a été de devoir soigner un talentueux jeune cheval de saut d’obstacles qui boitait depuis plusieurs mois/années malgré des soins dans d’autres cliniques. Il est désormais de retour en compétition !
Avec ce cas, l’Epona Cam m’a été particulièrement utile.
Ekico : Sur le terrain, les maréchaux-ferrants et les vétérinaires ont parfois des difficultés à communiquer ensemble. Quels sont vos conseils pour améliorer ce genre de situations ?
Wim Bode : Vétérinaires et maréchaux-ferrants n’ont pas la même formation et, nous maréchaux-ferrants, nous faisons la même chose quotidiennement depuis des années.
Les vétérinaires doivent tout savoir sur beaucoup de choses mais ils ne sont pas spécialisés dans les sabots comme nous le sommes. Parfois, nous pouvons avoir d’autres opinions que les vétérinaires parce que nous voyons beaucoup plus de problèmes de sabots différents, résolus avec un ferrage ou un parage appropriés. Les vétérinaires pensent aussi souvent qu’une intervention chirurgicale est nécessaire (pour les défauts d’aplombs par exemple) parce qu’ils ne savent pas (ou s’inquiètent) que nous pouvons y remédier en parant et ferrant, si cela est fait à temps.
Mon conseil pour améliorer certaines situations entre vétérinaires et maréchaux-ferrants est juste d’avoir une bonne communication et un bon travail d’équipe !
Interview réalisée avec Wim Bode, maréchal-ferrant référent de la Clinique Equitom.