Les outils connectés sont de plus en plus utilisés dans l’optique de veiller au bien-être et à la bonne santé des animaux en récoltant des données et en analysant certains paramètres. La rééducation et l’hydrothérapie figurent parmi les nombreuses disciplines pour lesquelles ces outils peuvent s’appliquer. Paula Teal, la directrice du centre d’hydrothérapie Squirrel Lodge, nous partage son expérience avec, pour exemple, un cas clinique de discospondylite et de syndrome de Wobbler chez un chien.
Le centre d’hydrothérapie Squirrel Lodge Hydrotherapy Centre propose des services d’hydrothérapie, de rééducation et d’électrothérapie pour chiens. Basé dans le Lincolnshire (Angleterre), il accepte les animaux en référé après avoir été vus par un praticien vétérinaire pour une prise en charge optimale dans une optique globale¹. Les chiens sportifs sont également pris en charge dans le cadre de compétitions. Paula Teal, directrice du centre et praticienne en rééducation fonctionnelle, utilise notamment des outils connectés comme les Tendiboots™ Canine depuis presque un an afin d’analyser la locomotion des chiens et ainsi améliorer la prise en charge de ces derniers dans le cadre de certaines atteintes.
Qu’est-ce que la discospondylite ?
Également appelée spondylodiscite, cette maladie désigne une infection (très souvent bactérienne) du disque intervertébral à l’origine de douleurs. Certaines races de chiens, comme le dogue allemand, sont prédisposées².
Dans la majorité des cas, un foyer infectieux est initialement présent dans une autre partie de l’organisme (comme une otite ou encore une cystite) et ce dernier s’est propagé jusqu’à un disque intervertébral. À terme, une compression de la moelle osseuse peut survenir entraînant des signes neurologiques. Outre la douleur, des difficultés à se mouvoir ou à se lever peuvent être notés chez les chiens atteints.
Plusieurs examens complémentaires sont nécessaires au diagnostic de discospondylite dont des examens d’imagerie médicale, comme la radiographie et l’IRM. Le traitement repose sur l’administration d’antibiotiques dirigés contre la bactérie concernée par cette infection et d’une gestion de la douleur. Parfois, une chirurgie est nécessaire.
Qu’est-ce que le syndrome de Wobbler ?
Ce syndrome est une maladie qui affecte certaines vertèbres de la colonne vertébrale, notamment au niveau de la région cervicale, c’est pourquoi elle est également appelée spondylomyélopathie cervicale caudale. Ce nom a été attribué en référence au mot anglais wobbling qui signifie vacillement en français, démarche anormale pouvant être rencontrée chez les chiens atteints et résultant d’une compression de la moelle épinière et/ou des racines nerveuses. Les chiens de races géantes, comme le dogue allemand, sont plus sujets.
De la douleur et des signes d’atteinte de la démarche, comme de l’ataxie (incoordination motrice) sont à signaler. Ici encore, les examens d’imagerie médicale sont nécessaires au diagnostic de cette maladie, en particulier l’IRM³. Concernant les modalités de prise en charge, un traitement dit conservateur peut être instauré. Il consiste à adapter l’exercice physique du chien atteint, en association ou non a un traitement médicamenteux. Un traitement chirurgical peut également être envisagé selon plusieurs facteurs comme la gravité par exemple.
Cas clinique de discospondylite et de syndrome de Wobbler chez un chien
De nouvelles mesures ont été effectuées en mai, soit 2 mois après les premières analyses, suite à l’observation d’une détérioration de sa locomotion. Les analyses n’ont pas révélé d’amélioration concernant la force de réaction du sol, qui était même augmentée davantage cette fois-ci (+49,3% pour l’antérieur gauche et +21,4% pour le postérieur gauche). Un autre paramètre a été mis en évidence : une longueur de foulées réduite pour l’antérieur droit et le postérieur droit. Ces analyses ont permis de repenser tout le plan de traitement de ce chien, conjointement avec le vétérinaire (instauration de massages et de laser, alimentation, nouveau traitement médicamenteux, etc.).
En août, soit 3 mois après la modification du plan de traitement, de nouvelles analyses ont été effectuées et ont mis en évidence une amélioration significative : une force de réaction du sol 18,5% plus importante sur l’antérieur gauche et une longueur de foulées moins réduite. Aucune modification n’a été relevée pour les postérieurs.
Pour conclure sur ce cas, Paula Teal a mis en avant le fait qu’il est intéressant d’avoir des données objectives et précises sur lesquelles se baser afin de constater une amélioration ou non et ainsi ajuster le plan de traitement de l’animal, plutôt qu’un jugement sur la base d’une observation visuelle pouvant être biaisée par plusieurs facteurs.