Qu’il s’agisse d’une pratique en amateur ou bien en compétition, les chiens sportifs sont de véritables athlètes ! Tout comme chez nous les humains, c’est toute une équipe qui s’affaire autour de ces animaux de compagnie pour les préparer afin qu’ils arrivent dans les meilleures conditions possibles le jour J.
Parmi ces professionnels figurent les masseurs et masseuses canins. Sybille Leblanc, masseuse canin près de Carcassonne spécialisée dans le suivi du chien de sport, nous a fait part de son expérience quant à la préparation du chien sportif.
La collaboration : clef d’une bonne préparation
Dès lors qu’il est question de préparer un chien dans le cadre de la pratique d’un sport, l’une des premières questions à se poser est la suivante : de quelles personnes s’entourer ? Sybille Leblanc est totalement alignée sur la collaboration entre professionnels. En effet, cette masseuse travaille conjointement, d’une part avec des vétérinaires et ostéopathes, et, d’autre part, avec des mushers.
Plusieurs vétérinaires qui travaillent en physiothérapie obtiennent des informations cliniques qu’il est intéressant de connaître en tant que masseur afin d’avoir un suivi optimal du chien. Ces deux métiers sont complémentaires car le vétérinaire se charge du soin et de la rééducation tandis que le masseur peut se concentrer sur la préparation et la remise en forme des chiens.
Sybille se concentre essentiellement sur le massage suite au cursus Equiphysio qu’elle a suivi.
Lors de ces collaborations avec des vétérinaires, les échanges d’informations sont essentielles entre les professionnels afin de préserver la mobilité des chiens. L’historique de l’animal doit être connu pour adapter les gestes et exercices aux éventuelles pathologies/blessures rencontrées (tendinites, fracture etc).
Sybille travaille systématiquement sous prescription, applique les protocoles indiqués. En retour, ses observations en tant que masseuse permettent une synergie gagnante.
Aucune étape ne doit être négligée par l’équipe de professionnels entourant le chien depuis l’entraînement jusqu’à la récupération (nutrition, condition physique, prévention, etc.).
Par ailleurs, la communication avec les propriétaires canins est également fondamentale pour comprendre comment fonctionnent et travaillent les chiens, et ce quel que soit le sport pratiqué (canicross, caniVTT, etc.). Un guide de bonnes pratiques a d’ailleurs été élaboré par la Société Centrale Canine et peut être communiqué aux propriétaires.
Sybille est également présente sur certaines courses phares comme la Grande Odyssée, évènement mythique qui rassemble chaque année de nombreux mushers et chiens athlètes internationaux sur une course de plusieurs jours. Elle intervient en amont des courses pour effectuer des massages de préparation, puis en aval pour des massages de récupération post-effort.
De plus en plus de données bibliographiques
Vouloir améliorer les performances sportives d’un chien amène à éplucher les résultats d’études scientifiques et d’études de terrain. Côté sport canin, les données au sujet de la préparation physique du chien sont néanmoins peu nombreuses, notamment en comparaison avec le cheval de sport. « On n’en est qu’à nos débuts », a indiqué Sybille. De plus en plus d’études et de thèses vétérinaires voient le jour et il reste donc un grand travail à accomplir sur ce volet bibliographique.
Les connaissances acquises auprès des chevaux de sport sont également adaptées aux chiens dans le cadre de leur préparation physique. Ainsi, Sybille réalise plusieurs exercices tels que de la marche dans l’eau, un travail de proprioception ou encore des exercices de mobilisation, toujours avec un suivi du vétérinaire en parallèle. Dans le cadre de son travail, elle explique qu’un chien vu pour une séance la première fois prend plus de temps car l’animal doit s’habituer aux gestes et aux manipulations. Il ne faut donc pas s’en tenir aux résultats de la première séance seule : « C’est un travail progressif, les chiens s’habituent de plus en plus à nous et à nos manipulations ».
Utiliser des outils connectés
En tant que masseuse, Sybille s’est équipée d’outils connectés pour son activité afin d’obtenir des données précises et individuelles. Elle est notamment équipée de l’outil Tendiboots™ Canine.
Elle a précisé qu’elle « met en place le capteur en amont du massage et après le massage ». Cela lui permet notamment de quantifier ce qu’elle peut constater lorsqu’elle fait une évaluation sur un chien. « Je cherchais des outils de mesure pour les chiens et je suis tombée sur le capteur Tendiboots™. Les capteurs me permettent aussi de me conforter dans ce que je pense et ainsi de faire des corrélations avec les observations », nous a-t-elle précisé. Elle se sert de cet outil régulièrement aussi bien sur les chiens qu’elle reçoit pour des séances que sur ses propres chiens.
« Mon chien fait du canicross et, avec cet outil, j’ai pu me rendre compte qu’il avait des problèmes de propulsion et qu’il était donc limité dans ses foulées. Les résultats m’ont sauté aux yeux. »
Dans le cadre de son mémoire de fin d’études, Sybille a également pu utiliser cet outil afin de faire des comparaisons entre six chiens ayant été massés et six chiens n’ayant pas été massés avant un même effort sportif. Lorsqu’elle a utilisé l’outil Tendiboots™, elle a pu voir une amélioration dans les paramètres suivants :
👉 Le nombre de foulées : ce paramètre est important car une réduction de foulées diminue les impacts au sol et donc diminue le risque pour le chien de se blesser. Son étude a permis de mettre en évidence une réduction du nombre de foulées chez les chiens ayant préalablement été massés ;
👉 La vitesse moyenne : Sybille a pu constater une vitesse moyenne augmentée grâce à l’outil chez les chiens massés dans son étude ;
👉 Une meilleure vitesse d’avancement du membre vers l’avant (swing speed)
Sybille Leblanc est masseuse canin titulaire de la formation Equiphysio. Pour la retrouver, n’hésitez pas à consulter :